Job : ces jeunes qui passent le pas (et les frontières)

Une récente étude a révélé les chiffres des expatriés français : + 15% en 5 ans. Ainsi, 1,643 million étaient enregistrés à l’étranger au 31 décembre 2013. Parmi eux, bien sûr, de jeunes diplômés (15% en 2014) et des étudiants (65 000 exactement). Et où partent-ils travailler à l’étranger ? On aurait pensé aux BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et à leurs économies fringantes… c’est en fait en Suisse, en Angleterre ou au Luxembourg* où les salaires sont plus attrayants… Plus pragmatiques qu’aventuriers, les jeunes ? Quelles que soient les raisons de votre déracinement, court ou long, professionnel ou linguistique, il faut savoir le préparer. En voici quelques clés.  

S’expatrier : préférer le coup de maître au coup de tête

C’est très bien vu sur un CV : 27% des jeunes diplômés l’ont bien compris et envisagent partir travailler à l’étranger, avec ou sans diplômes**. Mais pour en faire une expérience valorisée et valorisante, autant préciser les tenants et aboutissants.

1/ Quel est mon projet ?
Personnelles, professionnelles, toutes les motivations sont recevables. Listez les arguments, testez la solidité du projet, et hiérarchisez-les. Cette liste vous aidera à y voir clair et à mieux vous vendre en entretien. Passez également en revue le bilan de votre parcours (« où j’en suis ») et vos envies (« où je vais ») : un benchmark de la culture, des conditions de vie, du dynamisme du pays souhaité peut guider vos réflexions.

2/ Planifier son départ.
3 mois avant pour les jobs saisonniers, jusqu’à un an pour les emplois.
- Combien de temps vous donnez-vous pour trouver un job ?
- Ne vaut-il pas mieux commencer par un stage ou un petit boulot « pour voir » (surtout si votre niveau d’anglais est so-so) ?
- Combien de temps pour être utile : 6 mois, 1 an ?
- Que ferez-vous à votre retour (attention, il est souvent rude car nostalgique) ?

3/ Chercher un job : de France ou sur place ?
Il n’y a pas de bonnes réponses. Mais se rendre sur place « à moment donné » est indispensable pour vivre les réalités du pays. Si vous souhaitez prospecter depuis la France, voici quelques organismes pour vous y aider :
- Pôle Emploi International
- l’association Itinéraire International (travail ou un stage pour tous les niveaux).
- Pour les stages, testez Myinternshipabroad (stages principalement aux US et Amérique latine) ou Teli.asso.fr (40€ de cotisation pour 3500 offres de stages.)

4/ Quelles sont les formalités de ce pays (surtout administratives) ?
Quid de la protection sociale européenne (www.ameli.fr) ? Avez-vous droit à la carte étudiant international (ISIC) ? Où et comment trouver un logement ? Combien cela coûte ? Faut-il un VISA ? Rendez-vous sur le site officiel des pays (ils ont généralement des sections dédiées aux expats), sur le site France-Expatries ou sur des blogs d’expatriés qui partagent leurs expériences comme ici.

5/ Faites un point sur votre niveau de langue étrangère.
Il est important de partir avec un niveau de langue adapté. Penser que l’on « apprendra sur place » est souvent une erreur : un niveau insuffisant pénalise pour décrocher un emploi, et stresse ensuite sur le lieu de travail.

• Pour en avoir le cœur net, testez dès maintenant votre niveau de langue : c’est gratuit, et c’est ici.
• Préparez-vous ensuite avec des cours de langue en France adaptés à votre niveau, ou commencez plutôt avec un stage, du volontariat ou un séjour linguistique. N’oubliez pas que vous êtes en concurrence avec les autres expatriés et les natifs (oui : même pour faire la plonge). Autant assurer.
   

Jobs saisonniers : sans forcément de diplôme, avec beaucoup de plaisir

Perfectionner une langue étrangère, vivre une expérience entre jeunes, auto-financer son voyage, ou tout à la fois : voici quelques tips et adresses pour votre prochain job saisonnier.

Le secteur agricole et viticole demande beaucoup de main-d’œuvre partout dans le monde et ne nécessite pas une grande maîtrise de l’anglais. Attention : c’est une activité très physique, qui soude beaucoup dans l’effort (l’ambiance est généralement au très beau fixe). Voici quelques sites pour vous aiguiller :

• Job saisonnier rémunéré : picking jobs (cueillette et vendanges dans 18 pays), seasonal work (Nouvelle-Zélande), Jobs 4 travellers (Australie), fruitfuljobs (Royaume-Uni) ou encore chandleranddunn (Royaume-Uni).

• Travail en échange du gîte et du couvert : Woofing (pour Willing Workers On Organic Farms) ou Help Exchange (pour travailler dans des réseaux d’hôtes comme des ranches, des B&B…),

Service, Tourisme, Hôtellerie : ces secteurs ont tellement de métiers, plus ou moins exposés aux clients, qu’ils permettent à tous les niveaux d’anglais de trouver un poste. Hôtel, magasin, clubs de vacances ou parcs d’attraction (nombreux aux États-Unis) recrutent massivement pour la saison. Pour l’hôtellerie, Hoteljobswop, Hotel-jobs, caterer.com,

Au Pair dans une famille : en échange de services comme du ménage ou s’occuper des enfants, vous êtes nourri, logé, blanchi… avec de l’argent de poche en prime (entre 264,00 € et 316,80 € / mois). Excellent moyen de vivre comme les locaux (chez eux), découvrir la ville, perfectionner ses langues étrangères…

Emplois à l’année : bien valoriser expérience et compétences

Culturellement, professionnellement, personnellement… Travailler à l’étranger est enrichissant à tout point de vue. Voici un petit listing des organismes capables de vous ouvrir de belles opportunités à l’étranger.

Le Visa Vacances-Travail (VVT) : pour les 18-30 ans. Le VVT (ou encore Permis Vacances-Travail ou Working Holiday Visa) est valable au Japon, Nouvelle-Zélande, Canada, Australie, Corée du Sud, Argentine, Singapour et Hong-Kong. Il permet de résider et de travailler à l’étranger dans le pays visité pendant un an. Il n’y a qu’une session d’inscription par an, beaucoup de postulants, et certains pays ont des quotas (comme le Canada) : prévoyez donc un plan B. Astuce : une fois votre VVT en poche, cherchez votre job avec un visa tourisme, et déclenchez votre VVT seulement quand vous commencez votre job pour en profiter une année pleine. Plus d’information : Working Holidays Visa

Le volontariat international : pour des missions d’intérêt général reconnues prioritaires pour la France, et couvrant des domaines aussi variés que l’art, la culture, les économies solidaires, la santé… sur le principe du « nourri-logé-transporté contre rémunération ». Plusieurs formules existent avec des variantes, mais voici les 4 plus plébiscitées. Le Service Volontaire Européen (SVE) s’adresse aux 16-30 ans dans le cadre du programme Erasmus+, pour des missions de 2 à 12 mois. Le Volontariat de Solidarité Internationale (VSI), de 6 mois à 2 ans pour des candidats majeurs sans limite d’âge, et sans emploi. Le Service Civique International (SCI) qui propose des missions de 6 à 12 mois dans le monde entier (à la différence du SVE) pour des jeunes de 16 à 25 ans sans diplôme particulier. Ou encore le Volontariat international en entreprise (VIE) qui offre à des étudiants ou diplômés en recherche d’emploi de 18 à 28 ans, des missions dans des entreprises, administration française ou organisation internationale. Les missions, entre 6 mois et 2 ans, sont rémunérées mensuellement entre 1 300 et 3 500 € par mois.

EURES Europa : le Pôle Emploi européen. Avec plus de 945 000 offres d’emplois et 32 000 employeurs enregistrés, cet organisme est coordonné par la Commission Européenne et facilite les expatriations européennes en orientant et conseillant les candidats. 800 conseillers sont à votre écoute.

Vous voilà motivé, équipé, fin prêt pour vous expatrier.

* étude 2012 menée par la conférence des Grandes écoles auprès d’étudiants diplômés en 2011.

**baromètre de l’humeur des jeunes diplômes réalisé par l’Ifop et Deloitte, publié le 26 février 2013.